Vous prenez votre smartphone. Vous chargez une application. Vous ouvrez un compte sur l’application. Vous la lancez pour commander un billet, pour un autobus bien déterminé (itinéraire, jour et heure : ne vous trompez pas !). Vous le payez ; le tout au moins une demi-heure avant le départ du bus (prenez-vous y à temps). Ensuite vous vous rendez à l’arrêt de bus (n’arrivez pas en retard : le billet n’est pas valable sur le suivant). Vous montez dans le bus. Vous validez votre billet avec votre smartphone (veillez à l’état de la batterie).
Ouf. Terminé, espérons avec succès.
Et n’espérez pas prendre le bus sans cette procédure préalable : même s’il est aux trois quarts vide, pas question de l’utiliser (le rentabiliser), parce qu’évidemment la demi-heure requise est nécessaire pour traiter votre dossier « titre de transport ».
C’est la manière moderne de prendre le bus WEL en Wallonie. Presqu’aussi simple que de prendre l’avion.
La technologie, c’est beau. Mais compliquer à ce point la manière d’utiliser les transports en commun, alors que tout le monde – et spécialement les automobilistes, clientèle visée par le WEL – considère la simplicité comme préalable à l’utilisation d’un service, n’est pas vraiment une bonne idée (« well done »). Si vous utilisez un bus TEC ordinaire, vous montez dedans et payez simplement en entrant (si vous êtes abonné c’est encore plus simple).
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Les TEC, c’est une infinité de « solutions » : lignes ordinaires, circuits urbains, lignes Express, navette aéroport BSCA, navette zoning/PAE, navette RER, parking + relais bus, Proxibus, FlexiTEC, Telbus, services spéciaux, transport scolaire, Cyclotec, vélo + bus, métro de Charleroi, taxi TEC, services PMR (copié collé du site Infotec), et maintenant, en plus, WEL. Un ensemble d’une complexité extraordinaire, qui au demeurant ne répond à aucune norme de service : certaines lignes ne roulent qu’une fois par semaine, voire seulement sur demande expresse, à l’avance ; l’itinéraire de nombreuses lignes varie selon l’heure et le jour. Un ensemble qui aussi laisse de nombreux villages wallons sans bus.
Malgré cette profusion de « solutions » TEC les transports en commun ne jouent qu’un rôle marginal dans la mobilité wallonne ; ils ne servent qu’un nombre très réduit de clients, les habitués, surtout scolaires. Pour des raisons autant sociales qu’environnementales ils devraient pourtant jouer un rôle beaucoup plus important.
À cette fin ils doivent séduire les non-utilisateurs, qui sont presque tous des automobilistes : ce constat, énoncé pour justifier le WEL est exact. À partir de là il faut donc trouver des formules séduisantes. Et un critère primordial est la simplicité, la facilité d’utilisation. Cela passe par un réseau clair (pas besoin de vingt formules), des horaires adaptés, une information précise et exacte, … et évidemment une manière simple de prendre le bus, fût-elle connectée (mais évidemment sans réservation obligatoire à l’avance !).
On suggèrera aux TEC de travailler ces principes : avec les ressources dont ils disposent (le système existant est assez coûteux) ils pourraient transporter infiniment plus de personnes, au bénéfice de tous.